professeure, chercheure, autrice

MES LIVRES

Saint-Exupéry
Du vent dans le cœur

Un enterrement et quatre saisons

Nietzsche au Paraguay

Ainsi parlait Nietzsche

La littérature fantastique

La poule philosophe

Aux gros mots
les gros remèdes

La littérature de jeunesse

Petit musée des horreurs

Les célibataires du fantastique
MA BIO
Je m’appelle Nathalie. J’ai 55 ans. J’aurais préféré un peu moins, mais faut bien vivre avec son temps, et le mien, c’est 55. Ce n’est sans doute pas l’âge de tous les possibles, mais c’est assurément l’âge où tout reste encore possible si on veut bien s’en donner un peu la peine, parce qu’évidemment, faut pas compter que ça arrive tout cuit dans l’assiette, et ça, je l’ai bien compris. C’est un âge où on regarde encore droit devant soi, mais où une petite voix (et pas celle du Petit Prince, la vôtre, celle qui sait tout de vous et qui, si elle pouvait lever les yeux au ciel, le ferait très souvent…) vous murmure de vous poser. Enfin ! Pas pour s’arrêter, non, mais pour vous aider à trouver votre juste place dans le monde.
On passe sa vie à faire des trucs à droite à gauche, sans faire gaffe que le temps passait et puis un jour, on réalise qu’on a oublié d’écouter la seule personne qui vous accompagnera jusqu’au bout : nous-mêmes ! Il était temps.


Je suis prof. À l’université. Mon CV académique traîne à peu près partout sur la toile, un peu comme un vieux sac à dos qu’on a oublié dans un train. Mais mon CV perso ? Lui, il est resté bien planqué. Alors le voilà, rien que pour vous. Je ne sais pas s’il faut distinguer l’homme et l’œuvre, mais je fais la part entre la Nathalie des amphis et celle de la vraie vie…
J’ai 4 enfants. Un garçon, une fille, un garçon, une fille. Le choix de la princesse au carré. Le plus dur, pour moi, ça a été d’arriver à parler en public. Quand j’étais petite, j’étais tellement timide qu’une fois, j’ai avalé la fève de la galette des rois au club de tennis. Parce que je ne voulais surtout pas avoir la couronne et tout et tout. Et quand je dis petite, ce n’est pas tout à fait vrai. Il faudrait plutôt dire « ado » parce que j’avais un âge à deux chiffres depuis plusieurs années quand j’ai décidé d’avaler la fève. C’est pour cette raison que j’ai toujours réussi à tout pardonner à mes ados, même quand ils utilisaient ma brosse à dent pour nettoyer leurs chaussures d’équitation ! Parce que c’est un âge où aucune pièce du puzzle n’est à sa place dans le cerveau, et surtout pas les bords.
J’ai un chien, un chat, des canards et des poules. Un paon blanc aussi, cadeau de mes amis du Forum Philo Le Monde Le Mans (c’est long à dire mais ça claque), parce que j’ai présidé l’Association du Forum pendant six ans. Ma voisine dit que j’ai fait perdre de la valeur à sa maison parce que chez moi, c’est une ferme. J’adore mes poules, même si personne ne comprend ce qui peut me lier à elles. Je n’aime pas les renards, qui aiment trop les poules. J’aime raconter des histoires. J’ai toujours pensé que je serais moins débordée le semestre d’après, mais quand le semestre d’après arrive, je suis toujours autant débordée… Je me rappelle avoir dit à maman que je trouverais un équilibre dans mon travail, à l’université, que j’allais lever le pied, c’est sûr, dans quelques mois, après l’agrégation, après la thèse, après l’habilitation à diriger des recherches, après le prochain livre, mais il y a toujours un truc après l’après, et aujourd’hui maman est morte.


Je déteste les parapluies, surtout à Paris. J’adore tondre et arracher les mauvaises herbes. J’ai un potager. Je connais le nom des fleurs. J’aime écouter les oiseaux chanter et leur donner des boules de graisse en hiver. Je leur en donne tellement que quand il pleut, les boules se collent et ça fait des kebabs de graines à oiseaux. J’aurais aimé avoir inventé la pâte à crêpes. J’aimerais savoir me coiffer correctement, mais ça prend trop de temps. Je me fais toujours une queue de cheval. La seule chose que j’envie aux ados, c’est qu’elles savent se coiffer correctement. Je me demande s’il y a un âge limite pour porter des queues de cheval. Mais non, il n’y jamais d’âge limite !
Je regarde tous les jours la simulation pour ma retraite sur ensap.gouv et ça me fait du bien. Je sais que dans la vie, à n’importe quel moment, tout peut basculer.